
Solidarité territoriale des médecins : voici la carte des zones rouges concernées
Le ministère de la Santé a dévoilé, ce vendredi 27 juin, la cartographie des premiers déserts médicaux qui pourront bénéficier de la "mission de solidarité territoriale". 151 intercommunalités ont été sélectionnées et pourront, dès septembre, voir arriver plusieurs jours par mois des généralistes volontaires.

On en sait plus sur les territoires qui seront concernés par le principe de "solidarité territoriale", que le Gouvernement souhaite mettre en place dès septembre prochain dans le cadre d'une phase pilote. Cette mesure, centrale dans le pacte de lutte contre les déserts médicaux annoncé fin avril par François Bayrou, vise à inciter les médecins - généralistes comme spécialistes -, issus de territoires mieux dotés, à se rendre jusqu'à deux jours par mois dans une zone particulièrement sous-dotée.
Pour le Gouvernement, cette proposition, bien que décriée par une majeure partie de la profession, est "un premier pas" pour lutter contre les déserts médicaux, comme l'a rappelé ce vendredi le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, dans Le Monde, où il a dévoilé la cartographie des premiers territoires qui seront concernés.
151 intercommunalités ont, en effet, été retenues. Seuls des territoires ruraux ont été sélectionnés, dont une majorité située dans la "diagonale du vie" d'après une cartographie, diffusée par le ministère de la Santé en début d'après-midi. Une partie des départements de l'Yonne, du Loiret, de la Nièvre, du Cher ou de la Creuse sont ainsi concernés. Certaines zones sont également indiquées comme prioritaires en Charente, Dordogne et dans le Lot-et-Garonne. Dans le Sud-Ouest, les départements de l'Aude, de l'Ariège et des Landes sont aussi concernés. Les départements d'Outre-mer sont aussi visés, avec l'ensemble du territoire de Mayotte concerné par la mission de solidarité, et la quasi-totalité de la Guyane.
La cartographie ne donne pas les contours exacts des zones concernées ; le ministère de la Santé n'ayant, pour l'heure, pas diffusé de liste plus précise des territoires et communes considérés comme les plus sous-dotés.
Cette cartographie a été élaborée en se basant sur des travaux de la Drees, puis finalisée après concertation avec "les préfets, les agences régionales de santé, les élus locaux et les professionnels de santé pour identifier les secteurs particulièrement désertiques", a expliqué ce vendredi Yannick Neuder, au micro de BFMTV. Ont ainsi été pris en compte différents critères, dont "le nombre de patients [dans ces territoires], le nombre de soignants, d'affections longue durée, la gravité des patients, ainsi que le nombre de kilomètres [jusqu'au] premier centre de soins", a détaillé le ministre.
Contrairement à ce qui avait été avancé par le Gouvernement, la mesure ne sera pas obligatoire, au moins dans un premier temps. "Nous allons fonctionner sur le mode du volontariat", a précisé Yannick Neuder, au Monde. Les médecins volontaires bénéficieront, en se rendant dans ces territoires, d'une incitation financière, "qui s'ajoutera à la rémunération des actes et des consultations réalisés", écrivent nos confrères. Le montant de cette indemnisation n'est pas encore connu. De plus, lors des jours consacrés à cette mission, les praticiens pourront se faire remplacer dans leur propre cabinet.
C'est une première étape pour arrêter de subir
Autre point abordé : les locaux d'accueil des médecins volontaires. Selon Yannick Neuder, les praticiens iront prioritairement faire leur mission dans des cabinets existants ou dans des locaux prévus par l'ARS et les élus.
Le ministre précise, par ailleurs, que durant la première étape de mise en œuvre de la mesure, seuls les généralistes seront concernés et non les spécialistes, dont les indicateurs ne sont pas encore assez précis. "J’ai aussi écrit aux conférences de directeurs des établissements de santé pour que les médecins des autres spécialités qui souhaitent aller aider dans un cabinet secondaire ou dans des hôpitaux de proximité, une demi-journée, une journée par semaine ou par mois, soient incités à le faire", a toutefois indiqué Yannick Neuder.
Au total, plus de 2,5 millions de Français pourront être concernés par cette mesure. "C'est une première étape pour arrêter de subir" les difficultés d'accès aux soins, a-t-il soutenu, rappelant que d'autres mesures doivent participer à cette lutte contre les déserts à commencer par l'arrivée de 3700 docteurs juniors de médecine générale dans les territoires en novembre 2026 et la suppression du numerus apertus, votée le 18 juin.
Le principe de cette "mission de solidarité territoriale" a été intégré via un amendement dans la proposition de loi du sénateur Philippe Mouiller, adoptée le 13 mai au Sénat. Mais ce texte ne devrait pas être discuté à l'Assemblée nationale avant l'automne. Pour assurer la mise en œuvre de la mesure de solidarité dès septembre, celle-ci revêtira donc – dans un premier temps – un caractère expérimental.
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